Les différents troubles de la reproduction en élevage bovin

Les troubles de la reproduction en élevage bovin

En termes de reproduction, ne laissez pas la place au hasard et augmentez vos chances de succès !

La fécondité en élevage bovin est un souci majeur. C’est LE domaine où la performance doit être au rendez-vous pour garantir la productivité de l’élevage. Le coût de l’infécondité peut peser lourd pour l’éleveur : jusqu’à 10% de son revenu brut.

Les frais directs, relatifs bien souvent à la multiplication des IA ne peuvent pas être négligés (on compte en moyenne 1 échec sur 2 lors de la première IA) lorsque l’on sait qu’elle est pratiquée pour environ 78% des vaches laitières (52% d’IA exclusives) et pour 13% des vaches allaitantes (5% d’IA exclusives) (1).

Les frais indirects sont représentés par les pertes de production laitière ou l’augmentation du taux de renouvellement suite aux réformes pour infécondité.

En filière lait, on sait que la majeure partie des revenus sont tirés de la vente de lait (plus de 70% des revenus) (2). Pour optimiser le volume de lait produit par une vache, par jour, 4 moyens existent :

  • La sélection génétique
  • L’amélioration de l’alimentation
  • Le contrôle des maladies type mammites, métrites etc.
  • L’augmentation de l’efficacité reproductive

Ce dernier point aura une incidence particulière sur la production laitière quotidienne moyenne, le pourcentage de jours en laits et le nombre moyen de jours en laits d’un troupeau.

Quels sont les différents troubles de la reproduction observables chez les bovins ?

Trouble N°1 : l’anoestrus 

C’est l’absence de chaleurs, le cycle ne démarre pas, les ovaires sont en sommeil et apparaissent lisses à la palpation transrectale.

Les causes sont nombreuses, mais le déficit énergétique en début de lactation en est la raison principale. Les déséquilibres en protéines, minéraux et vitamines peuvent aussi poser problème. Tout est question de priorité : la vache, nouvellement mère, privilégiera une bonne lactation pour la survie de son nouveau-né, au détriment d’une nouvelle reproduction.

C’est uniquement lorsque le métabolisme énergétique reviendra à la normale, qu’un nouveau cycle pourra démarrer. Côté chiffres, on considère que 35.63 % des primipares laitières sont en anoestrus (3).

En filière allaitante, l’anoestrus post vêlage est physiologique. C’est l’allaitement et la présence du veau qui inhibent cette reprise de cyclicité, mais peuvent aussi être en cause le déficit énergétique, une faible NEC au vêlage, des maladies type métrites.

Trouble N°2 : le suboestrus 

Les vaches expriment peu leurs chaleurs, ce qui rend leur détection difficile. Plus la vache produira d’oestrogènes et plus les chaleurs seront exprimées. Dans ce cas, les ovaires n’en produisent pas assez.

De la même manière que pour l’anoestrus, les déséquilibres de ration peuvent être en cause (déficits énergie, protéines, acidose). A cela peut s’ajouter des conditions environnementales, telles que l’enfermement en stabulation, des sols glissants qui peuvent inhiber l’expression des chaleurs par la vache.

D’autre part, c’est très souvent, le temps dédié à l’observation des chaleurs par l’éleveur qui est insuffisant : il est conseillé d’observer 3 fois par jour ses animaux (tôt le matin, le midi et tard le soir), sur des plages de 20 minutes chacune. Ce temps d’observation sera considéré comme suffisant pour observer 80% des chaleurs.

Trouble N°3 : retours en chaleurs ou « repeat breeding »  

Cela peut signifier deux choses :

  • Soit il y a eu fécondation mais l’embryon n’a pas survécu (25 à 45% de mortalité embryonnaire précoce estimée pour les Prim’Holstein (4))
  • Soit il n’y a pas eu de fécondation et un nouveau cycle commence spontanément

Les raisons sont multiples :

  • Un amaigrissement important : pour une perte d’état corporel après le vêlage supérieur à 1 point entre 0 et 60j, on considère un taux de NF-MEP= 41,7% (5)
  • Un retard d’ovulation peut induire une mauvaise période d’IA (ovulation >24h après le début des chaleurs principales)
  • Un milieu non favorable à l’embryon comme des lésions de l’oviducte (inflammation, infection) ou un état d’acidose, d’excès de protéines de la ration
  • Un temps d’observation insuffisant
  • Un retard de synthèse de progestérone par le corps jaune favorisera les mortalités embryonnaires précoces entre l’IA et J6 (6)

Les rôles des oligo-éléments et des vitamines dans la reproduction des bovins

Ils sont multiples ! En termes de reproduction, en considérant que les rations sont correctement équilibrées en énergie, en protéines et en macro-éléments (Ca, P, Mg etc..) il est indispensable de s’attarder sur ces éléments.

Voici un aperçu de leurs conséquences en cas de carence (7) :

      La stratégie d’apports en minéraux doit dépendre du contexte

      Vous avez le temps d’anticiper la reproduction sur une vache à problèmes connus

      (type mauvaise délivrance ou métrite au vêlage) ?

      Vous êtes face à un problème inattendu comme une vache en anoestrus ou une vache en suboestrus ?

       

      Vous souhaitez mettre toutes vos chances de côté pour réussir une IA de forte valeur ?

       

      Sources :

      1. http://www.fidocl.fr
      2. Source Idele.fr
      3. Ferguson symposium 2003 Impact économique de la performance de reproduction du troupeau
      4. Année 2009-2010 Ch. Hanzen – L’anoestrus pubertaire et du postpartum dans l’espèce bovine
      5. Thèse ENVN 2010 Dr GUELOU (NF = Non Fécondation , MEP = Mortalité Embryonnaire Précoce)
      6. Thèse ENVN 2007 Dr FROMENT
      7. Meschy 1994